lundi 4 novembre 2013

Des barbues voilées attaquent Drouant //Lemaitre pleure, Moix pavane // Le prix Goncourt 2013 attribué à Pierre Lemaître Macha Séry Le Monde

 

félicite les jurys du
pour leur sélection très virile: 11 hommes et 1 femme
 

pierre assouline 

@Passouline 

Journaliste et écrivain. A créé La République des livres en 2005. Collabore à L'Histoire et au Magazine littéraire. Auteur d'une trentaine de livres.

Elles devront me passer sur le ..corps ?
Je suis pret a mourir pour la liberté de ma fourchette
Un Mali ça suffit !! 
 
Prix littéraires : Lemaitre pleure, Moix pavane
Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le

Yann Moix (à gauche) et Pierre Lemaitre au restaurant Drouant, à Paris le 4 novembre.
Pierre Lemaitre a pleuré, dit-il, en apprenant que les jurés du prix Goncourt avaient récompensé son livre, Au revoir là-haut (Albin Michel), lundi 4 novembre. Il compare l'évènement à "une naissance" et à "un mariage heureux". Lemaitre, auteur de polars reconnu, traduit en vingt langues et qui faisait avec ce livre sa première excursion hors du roman policier, voit dans ce prix le couronnement d'"un savoir-faire qui vient du polar, du roman populaire, et c'est une bonne nouvelle pour la littérature populaire", a-t-il ajouté.
Les jurés du Goncourt ne se sont mis d'accord qu'au douzième tour sur ce livre. L'un d'eux, Bernard Pivot, a salué l'"écriture très cinématographique" d'un "roman populaire, dans le bon sens du terme". Pierre Lemaitre "prend son temps pour raconter un geste ou une action mais avec des mots fulgurants" dit-il. M. Pivot a souligné l'importance du choix de l'après-guerre de 1914-18 comme contexte de ce livre, qui montre que "l'horreur continuait" après le conflit dont le centenaire approche.
"UN PRIX QUI ÉTAIT FAIT POUR MOI"
Frédéric Beigbeder, juré du prix Renaudot, a quant à lui salué le "livre délirant et monumental" de Yann Moix, Naissance (Grasset), élu au premier tour.

"C'est un prix qui était fait pour moi et pour lequel j'étais fait", a affirmé Yann Moix, un prix "adapté à la folie des écrivains, qui peut digérer leur folie". L'écrivain, chroniqueur télévisé et cinéaste s'est dit "ému" de faire suite à Georges Perec, Céline et Marcel Aymé, anciens lauréats du Renaudot.

  Pierre Lemaitre, lauréat du prix Goncourt 2013, décerné le 4 novembre.

Le prix Goncourt 2013 attribué à Pierre LemaitreCompte rendu

Avec "Au revoir là-haut" (Albin Michel), cet auteur de polars est passé à la littérature "blanche". Dans le même temps, le prix Renaudot a été attribué à Yann Moix pour "Naissance".

Le prix Goncourt 2013 attribué à Pierre Lemaître

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par







Pierre Lemaître, lauréat du prix Goncourt 2013, décerné le 4 novembre
Le prix Goncourt a été décerné à Pierre Lemaître pour Au revoir là-haut (Albin Michel). Le lauréat a obtenu six voix contre quatre à Arden de Frédéric Garden (Grasset). La sélection comprenait également Nue, de Jean-Philippe Toussaint (Minuit) et L'invention de nos vies, de Karine Tuil (Grasset). Dans le même temps, le prix Renaudot a été attribué à Yann Moix, pour Naissance (Grasset).
Alors que débutent les commémorations de la première guerre mondiale, le roman de Pierre Lemaître, qui en fait son sujet, était depuis plusieurs semaines le favori des pronostics pour le prix Goncourt. Il marque le passage à la littérature "blanche" de Pierre Lemaître, auteur de polars reconnu âgé de 62 ans, traduit en vingt langues.
Son intrigue : Albert Maillard et Edouard Péricourt ont survécu à la boucherie de la Grande Guerre. Mais ces deux soldats que tout oppose - le premier est un prolo, le second, un artiste homosexuel, fils mal-aimé d'un banquier autoritaire - sont dans un sale état. En voulant sauver Albert, Edouard a eu la mâchoire inférieure emportée par un éclat d'obus. Refusant toute intervention esthétique, cette gueule cassée, rendue à la vie civile sous une fausse identité, est désormais à la charge de son ancien camarade, qui tire le diable par la queue pour lui procurer de la morphine et subvenir à leurs besoins. Car la "nation reconnaissante " néglige les démobilisés, qui vont grossir les rangs des chômeurs. Elle n'a qu'une idée en tête : célébrer ses disparus. En marge de la société, l'improbable tandem décide de se lancer dans une spectaculaire escroquerie aux monuments aux morts. De son côté, le cynique lieutenant d'Aulnay-Pradelle, un aristocrate désargenté, entreprend de tirer profit des dépouilles mortelles de poilus réclamés par leurs familles.
" On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels ", s'indignait Anatole France en juillet 1922. C'est là le thème central d'Au revoir là-haut, qui lève le voile sur le scandale des exhumations militaires, étouffé par le gouvernement en 1922. Entremêlant deux événements, l'un fictif, l'autre, bien réel, et tenant le suspense jusqu'à la dernière page, le romancier compose avec maestria une fresque de la France d'après-guerre, où les imposteurs triomphent et les capitalistes s'enrichissent sur les ruines. Il y adjoint d'inoubliables portraits, ceux d'un rond-de-cuir, couard au coeur tendre, et d'un excentrique qui a dit " non ".
Lire la rencontre  Pierre Lemaitre: "Je m'amuse beaucoup"

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Le prix Renaudot décerné à Yann Moix

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par






Yann Moix, le 25 mars 2012.
Le prix Renaudot a été attribué à Naissance, de Yann Moix (Grasset). La sélection comprenait également Sulak, de Philippe Jaenada (Julliard), Le Seigneur de Marsad, de Charif Majdalani (Seuil), La Route du salut, d'Etienne de Montéty (Gallimard), L'Extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, de Romain Puértolas (Le Dilettante) et Au revoir là-haut, de Pierre Lemaître (Albin Michel) qui s'est vu, lui, décerner lundi le prix Goncourt.
Naissance, ouvrage de 1,3 kilo et 1152 pages – dont un "digest" de 150 pages avait été envoyé à la presse au début de l'été – est le seul roman de la rentrée littéraire à avoir figuré simultanément dans les sélections des prix Goncourt, Renaudot, Médicis et Décembre. Peut-être parce que ce bloc se présentait physiquement comme un incontournable de la rentrée. Le roman de Yann Moix, qui raconte les premières années d'un certain Yann Moix, né circoncis dans une famille antisémite, désamorçait d'avance toute forme de critique, l'auteur imaginant dès les premières pages les plus virulents reproches que la presse pourrait lui adresser. Ainsi pouvait-on lire, au fil de cet exercice mêlant à parts diverses masochisme, humour et égomanie :
"Après trois essais de mauvais goût, Yann Moix, fasciné par Yann Moix (il ne partage, au monde, ce triste privilège qu'avec lui-même), revient avec un roman autobiographique qui se voudrait grand, mais qui, in fine, n'est que gros."
"Pauvre petit Moix, pauvre petit chimpanzé. Que faire de ce gars ? Il est perdu pour la littérature, n'est-il pas ? Tellement perdu tout court, verbiage à la main, colère au cou, prêt à vomir la terre entière, lui si minuscule, si ridicule, si chose en "ule", si ventricule, si tubercule, j'oserais dire si pustule. Si vérule et si pédoncule. Nous le vomissons."
"Yann Moix n'aime pas la vie. Nous sommes deux : car je n'aime pas non plus la vie de Yann Moix (et je dirais même que je n'aime pas que Yann Moix vive). C'est pourquoi la vie de Yann Moix racontée par Yann Moix est insupportable à lire. Une écriture illisible qui raconte une vie invivable, cela est trop pour moi. La vie est trop courte pour lire la vie trop longue de quelqu'un comme Moix."
A propos de ce livre "entièrement dévolu à la haine du père", Le Monde des livres écrivait, pour sa part : "Devant ce débordement de souffrance, d'ironie et de férocité, on est parfois ému, on rit un peu, aussi, on aurait presque envie de continuer. Mais non, c'est au-dessus de nos forces, du moins en l'état actuel du texte."
Lire l'éditorial du Monde des livres : Moix pas ton père

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